Editorial
Foot : un gros mot ?
Comme vous le voyez depuis quelques semaines notre site internet revit et s’efforce de vous apporter des informations sur le quotidien du club et de ses équipes. Ce n’est pas une tâche facile et les contenus sont fonctions des informations que nous réussissons à avoir de la part de tous les protagonistes de la vie de Chasné FA et du GJ Mi-Forêt Chevré. Sans info, pas de site vivant.
Où en est notre football aujourd’hui, à l’automne 2013, quelques mois avant une nouvelle Coupe du Monde qui aura lieu au Brésil ? Pouvons-nous nous satisfaire de l’évolution de notre football, en France notamment ? Où en sont les mentalités ? Quelles déclinaisons valables existe-t-il aujourd’hui dans les petites structures , pour ne pas dire les micros-structures que sont nos clubs de campagne ou de quartiers ? Quels moyens humains et financiers font vivre ce football local ? Quels encouragements avons-nous de la part de nos élites, qu’elles soient sportives, politiques, éducatives ou culturelles ? Si je me projette quelques années en arrière je n’ai pas l’impression que les choses aient réellement bougé, ni que les chantiers nécessaires de rénovation de notre sport, dans les structures et les mentalités, n’aient été entamés. Les mentalités de Monsieur et Madame tout le monde n’ont guère évolué vis-à-vis de ce sport dont on ne parle que trop mal dans les médias ou à propos duquel ceux-ci sont constamment et, j’en ai peur, volontairement hors-sujet. Le buzz avant tout !
Comment faire comprendre aux parents d’un enfant de 4-5-6 ans ce qu’est le foot quand ces parents n’en connaissent que ce qui coule des médias toutes les semaines, à savoir millions, brutalité, insultes, fautes d’arbitrage, violences dans et autour des stades, hooligans, dérapages de joueurs dans leur vie privée, justice, etc. ? Le foot de quelques centaines de types met en péril l’image du foot de millions d’autres, notamment des enfants. Je n’accable pas là les centaines de types en question mais plutôt ce que la société, et en tête de celle-ci les médias, en fait. Tout est prétexte à souffler sur les braises et mettre de l’huile sur le feu pour vendre du papier ou faire de l’audience. Et dans la sphère intime le foot est prétexte aussi hélas à trop de dérapages comportementaux et verbaux auxquels assistent nos enfants qui reproduisent cela ensuite. Ce n’est pas ma conception du football. Le foot est un jeu, un sport, où se marient technique, adresse, imagination, performance physique, endurance, vitesse, créativité, communication, le tout au sein d’un collectif qui œuvre autour d’un projet commun : le jeu. Bref cette vision est un peu plus riche et encourageante que la simple vision "testostéronesque" que nos mentalités (françaises ?) se limitent à avoir trop souvent. Ceci explique à quel point ce sport est riche et passionnant, et surtout, réserve constamment des surprises et enseignements.
La FFF, et plus proche de nous les Districts, ont ouvert le chantier du développement du foot féminin il y a quelques années. Les résultats de nos équipes nationales féminines sont encourageants et là, pour le coup, devraient être des moteurs auprès des plus jeunes. Mais on constate hélas que l’augmentation du nombre de filles dans les écoles de foot est relativement faible. Trop de freins semblent être là pour empêcher l’inscription des filles en masse dès le plus jeune âge. Les freins sont dans les mentalités (comme évoqué plus haut) mais aussi dans les structures ou du moins leur visibilité par le plus grand nombre. Aussi il semble que l’essor du foot des jeunes filles doive se faire via l’école. En partenariat avec les instances du football, localement, avec les clubs, l’école peut apporter sa pierre à l’édifice de façon significative. En présentant d’un côté un football plus séduisant, pour tous, autour d’un squelette fait d’éducation, d’apprentissages, de valeurs, les clubs de foot et les districts pourront travailler de concert avec les écoles, ouvertes, et vierges de tout préjugé vis-à-vis du football. La mise en place de la réforme des rythmes scolaires n’est-elle pas l’occasion idéale pour ce rapprochement ?
Xavier MARTELLI le 1er octobre 2013